La noblesse lituanienne et ses descendants

La noblesse lituanienne et ses descendants

Les origines de la noblesse lituanienne

Le mot lituanien «bajoras» désignant le noble provient du mot slave boyarin, et celui-ci à son tour prend sa naissance du boyard turc signifiant un guerrier de la garde du souverain.

La noblesse lituanienne constitue une couche à part de la société formée non de nos jours, mais il y a plus de 500 ans, à l’époque du Grand- duché de Lituanie.

Le privilège de Jogaila (Jagiello) du 1387 accorde le titre de boyard au guerrier auquel pour les mérites à sa patrie sont concédées les domaines avec des paysans. Le service du boyard en Lituanie est assumé par le service militaire au profit du Duc. L’armée de celui- ci se compose des boyards chevaliers. Pour le service militaire le duc octroie des terrains plus ou moins importants. Le domaine du boyard n’était pas grand: 2-3 cours des paysans et les prisonniers esclaves situés autour de sa demeure. Les cours et les fermes des prisonniers esclaves composaient le domaine (dominium) du boyard.

L’État lituanien, soutenu par les boyards, a accompli son rôle historique. Après avoir rattaché les terres russes, il a défendu son pays contre les croisés et a délivré des tatares les terres immenses s’ étendant à la  mer Noire. Au XVIe siècle la distribution étatique des terres au profit des boyards arrêtée, il n’en reste qu’un tiers. Les deux tiers sont dorénavant possédés par les boyards. En distribuant généreusement les terres, le grand duc fond également des grosses propriétés, appelées latifundia. Les boyards sont obligés d’envoyer un chevalier sur 8 cours de leur possession. L’État compte ainsi 2776 chevaliers, dont 2478 sont envoyés par la Lituanie ethnique: les voïvodies de Vilnius, celle de Trakai et la starostie de Samogitie.

Ayant distribué les terres d’État, le grand duc devient lui-même dépendant des grands boyards. Les privilèges des souverains pour les boyards font naître l’ordre de ceux-ci. Le point de départ est mis en place par le privilège de Jogaila (Jagiello) et le terme est tracé en 1567 par le Statut de la Lituanie (un code juridique). Durant cette période, les boyards reçoivent près de 40 privilèges. La création de l’ordre des boyards ayant le droit exclusif à la terre se fait au détriment des droits des paysans. Le boyard devient maître absolu dans son domaine. Personne, y compris l’État, ne peut y percevoir des impôts, administrer ou juger ses paysans.

Les grands boyards

Les grands boyard ou les grands seigneurs se distinguent par trois caractéristiques:

  1. De gros latifundia dans plusieurs powiats (arrondissements).
  2. Le titre de duc ou de comte, accordé par le Saint empire romain.
  3. Le poste du sénateur (ministre, voïvode ou chancelier).

Les magnats ne sont pas nombreux: les Radvilos (Radziwil), les Pacai (Patz), les Tiskeviciai (Tyszkiewicz), les Sapiegos (Sobieski), les Oginskiai, Les Visniovieckiai (Wiesniowiecki), les Masalskiai, les Pliateriai, or ce sont eux qui décident du destin de la Lituanie. Tendis qu’en Samogitie la plupart de la noblesse appelée szlachta est constituée par des petits propriétaires terriers. Ils ne possèdent pas de serfs, mais profitent de touts les privilèges de l’ordre.

L’ordre séparé de szlachta étant composé au milieu du XVIe s., tous les droits civiques sont exclusivement attribués à cet ordre. Celui-ci constitue 8-10 % de la population du pays. Les boyards s’approprient du nom de la nation, alors que les paysans et les citadins ne restent à leurs yeux que des gens. La nation politique, les citoyens, dirigent seuls le pays. Par rapport aux autres pays européens, la noblesse y est énormément abondante. Même l’Espagne et la Hongrie, où la noblesse fait 5 % de la population, ne peuvent rivaliser avec le Grand- duché de Lituanie, sans parler de la France ou de l’Angleterre, où celle-ci ne couvre que respectivement 1 et 2  %.

Le rôle culturel de la noblesse

La noblesse a défendu l’État de Lituanie pendant des siècles. Son sang a été versé dans les guerres avec la Russie, la Suède, la Turquie, et la Prusse. Elle a dirigé le pays. Mais son plus grand mérite pour la civilisation lituanienne consiste à la fondation des églises, des monastères, à l’invitation des scientifiques et des artistes étrangers. La noblesse a fait promouvoir la culture lituanienne nationale. L’Évêque samogite Juozapas Merkys Giedraitis et son chanoine Mikalojus Dauksa ont fait imprimer les premiers livres lituaniens. Le mouvement patriotique des nobles samogites né au milieu du XIXe s. a ranimé la vitalité nationale. Simonas Stanevicius, Liudvikas Jucevicius, Kajetonas Nezabitauskas, Liudvikas et Jurgis Pliateriai, Dionizas Poska, Antanas Klementas ont écrit des ouvrages en lituanien, ont éduqué le nouveau citoyen- le paysan lituanien, ont dénoncé le servage. Les écrivains de la fin du XIXe- du début du XXe s. provenant de la noblesse- Gabriele Petkevicaite- Bite, Marija Peckauskaite, Julija Zemaite ont considérablement contribué à la renaissance nationale lituanienne.

L’extermination de la noblesse

La noblesse présente une couche sociale avancée. Ses représentants les plus fortunés, ayant obtenu l’instruction à l’étranger ont répandu la science et la civilisation européenne en Lituanie, ils ont participé à la vie nationale et étatique, ont favorisé le développement culturel et social du pays. Les boyards Birziskos, Plechavicius, Römeris et d‘autres ont apporté leurs efforts à la création de l’indépendance de la Lituanie. La noblesse représente l’élite de la nation soumise à l’extermination définitive durant l’occupation du XIXe et du XXe s.

Au milieu du XVIe s, suite à la fusion avec la Pologne, il commence le processus incontournable de polonisation, qui parmi les grands seigneurs lituaniens se répand d’une manière tout à fait bénévole ce qui apporte de grandes pertes à la culture du pays. Il est appuyé par la cour du rois et les humanistes polonais y abondant. Une quantité remarquable  de nobles polonais viennent peu à peu s’installer en Lituanie (les Gorski, les Jasinski, les Woinowski, les Kozuchowski, les Nagurski et d’autres) surtout encouragés par l’union de Horodlo où les droits des lituaniens et des polonais sont unifiés et les lituaniens sont dotés des armoiries polonaises (ils sont adoptés par les familles armoriales polonaises). L’assimilation polonaise et latine se déroule à toute vitesse.

Elle est encore favorisée par les privilèges des nobles communs à ceux des polonais, par les diètes communes, par la langue officielle polonaise, par les liens familiaux et les mariages mixtes des nobles. L’État juridique, établie au XVIe s. se transforme graduellement en anarchie politique et juridique. Le renforcement du système de la justice est se fait sans tenir le moindre compte de l’appareil exécutif. La police n’existe pas. Les attaques armées des boyards envahissent le pays au nom de l’exécution des arrêts des tribunaux. Ce type de «la démocratie» de boyards conduit le pays à l’anarchie totale, dont les pays voisins tels la Russie, la Prusse et l’Autriche ont su profiter. À la fin du XVIIIe s. l’empire russe, ayant liquidé l’État confédéral polono- lituanien, la République des deux nations, met tous ses efforts à éviter les éventuelles tentatives de restauration de l’État détruit et celles d’empêchement aux anciennes aspirations russes de s’imposer en Baltique. La force principale capable de faire face aux mauvais desseins russes vient de la part des nobles. C’est la raison pour laquelle, dès le rattachement de la Lituanie à la Russie, on procède à la purification de l’ordre de la noblesse. Les nobles sont astreints à fournir les preuves de noblesse. Malheureusement, plusieurs petits boyards sont déjà dépourvus de documents justificatifs. Les livres des tribunaux fonciers, dans lesquels ces documents avaient figurés, sont bien endommagés par le temps et les incendies. Au début de la domination russe on risque même d’être exilé à la Crimée rattachée récemment à la Russie, faute de preuves. À la fin XVIIIe- au début du XIXe s. les droits des milliers de nobles dépourvus de terre sont restreints. Plus tard on enlève même leur titre nobiliaire. Plusieurs d’entre eux commencent à servir chez les grands propriétaires terriers, deviennent des agriculteurs libres.

En effet, presque la moitié des nobles lituaniens prennent part à la rébellion de 1831 contre le pouvoir d’occupation russe. Or, la révolution aristocratique échouée, la violence des répressions s’accroît encore. Les grosses seigneuries sont chargées du versement des contributions. Près de 9 milles d’insurgés et leurs partisans sont livrés aux tribunaux de guerre. Les peignes de mort sont exécutées publiquement. Plus tard, les peignes de mort ne s’appliquent qu’aux dirigeants. Ceux-ci sont tous des nobles et des personnalités fortunées, connues dans les contrées. Le nombre de petits seigneurs ayant participé à la résurrection et si grand, qu’on ne réussit pas les mettre tous en justice. Chaque dixième est exilé en Sibérie ou aux travaux forcés. Des familles entières de grands seigneurs sont anéanties en Lituanie. Certains d’entre eux émigrent en France, en Angleterre et en Amérique. Il y en a qui y font carrière, deviennent scientifiques, artistes, hommes politiques célèbres. Ainsi I. Mineika est connu en Grèce comme militant célèbre, I. Domeika en Chili acquiert une renommée d’un savant, les descendants de l’ancienne famille de Gostautai ont aussi mis au monde des célébrités dont le comédien anglais sir John Gielgood, le metteur en scène hollywoodien R. Zemeckis  pourrait également être fier de ses racines nobles.

Pourtant la tragédie de la noblesse ne s’arrête pas ici. L’ordre des nobles subit des épurations encore plus acharnées. Les répressions russes poussent la noblesse vers la polonisation spirituelle et à l’éloignement de la vie publique du pays. Les nobles, de même que toute la nation, subisent d’immenses pertes politiques, morales et matérielles.

De 1833 à 1860 plusieurs petits boyards sont éliminés de l’ordre des nobles et inscrits aux rangs des fermiers: 25692 dans le district de Vilnius, 17032 dans celui de Kaunas. Néanmoins, l’épuration de l’ordre des nobles achevée, il subsiste plusieurs personnes ne possédant ni manoirs ni terres, ayant toute fois prouvé leurs noblesse. Ils assument des responsabilités diverses dans les seigneuries, aux services d’État, ils prennent des terres au bail.

Création de la communauté des boyards lituaniens

À l’époque de l’indépendance les nobles ne jouent plus de rôle important politique ou public, bien que l’économie terrienne réformée procure une part considérable de production agricole pour l État.

Le 16 février 1982 les fonctionnaires lituaniens d’origine noble, réunis à la commémoration du 10-ième anniversaire de proclamation de l’indépendance,  fondent la communauté des nobles lituaniens. En 1930  celle-ci devienne initiatrice et organisatrice du mouvement culturelle d’une grande envergure, la commémoration du 500-ième anniversaire de la mort de Vytautas le Grand. Dans le but de détruire l’attitude hostile de la société, formée durant les décennies envers les nobles, la communauté réagit par des déclarations patriotiques aux questions politiques du pays, mettant l’accent sur l’amour profond de la patrie et sur son opinion négative envers la politique de la Pologne face à la Lituanie (notamment à propos de la délibération de la région de Vilnius, ainsi que concernant la conservation des valeurs de la noblesse etc.).

Cela constitue une tâche compliquée, étant donné que la noblesse avait perdu son prestige et son ascendant. La communauté fondée compte 61 membres enregistrés et légitimés durant la période de son existence. Bien que la communauté ait existé pendant 12 ans, elle n’a pas arrivé  à réhabiliter le nom de boyard, car selon la constitution de 1918 de la République de Lituanie, l’ordre des nobles et aboli, et les seigneurs deviennent égaux aux autres citoyens. Leur situation financière se trouve de même pitoyable. Suite aux réorganisations de la République de Lituanie, les nobles sont privés d’une part de leurs terres, la réduction des terrains entraîne la chute de la production, de façon que plusieurs nobles s’appauvrissent.

Le fondateur de la communauté est la personnalité attirante du Majestueux duc Jonas Gediminas Berzanskis Klaustutis (né le 25 août 1862 en Samogitie- mort le 12 juillet 1936 à Kaunas).

Extermination soviétique des boyards

Le véritable génocide de la noblesse commence en 1941 avec l’annexion de la Lituanie par les soviets. Les déportations massives des propriétaires terriens commencent sans  pitié pour les nourrissons,  ni pour les vieux, ni pour les femmes. Tous cela ne peut être comparable qu’au holocauste des juifs mené par les nazis. Le comportement bolchevique a trahi leur peur devant les boyards propriétaires terriens considérés comme le groupe présentant la plus grande menace au régime soviétique. Durant l’occupation allemande, les boyards lituaniens, qui avaient réussi à échapper l’exile en Sibérie, sont de nouveau chassés de leurs fermes où ils étaient revenus au commencement de la guerre.

Dans les années de l’après guerre, le reste de la noblesse, qui jadis possédait des terres, en fuyant les persécutions du régime soviétique, s’inscrivent définitivement comme les polonais et déménagent en Pologne. D’autres mènent une vie simple en cachant ses origines nobles.

Marques distinctives de l’ordre des nobles

Ce sont des armoiries. Les armoiries sont le produit de la culture moyenâgeuse. Elles apparaissent au deuxième quart du XIIe s. comme les marques distinctives des chevaliers et se représentent sur les endroits les plus visibles: sa bannière, son bouclier, son heaume, sa cotte d’armes et même sur la housse de son cheval. Étant donné que les armoiries signifiaient une position privilégiée dans la société, elles sont utilisées ordinairement par l’ordre des nobles et par les institutions juridiques ayant des privilèges spécifiques octroyées par des dirigeants et  marquant leurs place à part dans la société. Au XIIe- XVe s. les villes, les ateliers, les universités, les églises, les monastères en sont également dotés. Le XVe s. nous laisse des armoiries des bourgeois, et à l’époque moderne dans certains pays européens même les paysans peuvent les acquérir.

En Lituanie les armoiries apparaissent à la fin du XIVe s. Le nom des armoiries peut s’accorder uniquement à un insigne héréditaire pourvu au moins de couleurs et d’écu. Les insignes utilisés jusqu’à la fin du XIVe s. ne répondent pas à ces réquisitions. Ils se représentent sans écus, sans couleurs et après la mort de leurs possesseurs tombent souvent en désuétude. Avec l’apparition des premières armoiries à la fin du XIVe s. plusieurs de ses insignes sont classés en armoriaux. Elles deviennent héréditaires, en couleurs, et leurs meubles se placent sur l’écu. De telles armoiries constituent la base de l’ancienne héraldique lituanienne. On en compte plusieurs milliers jusqu’au début du XVIIe s. Presque toutes elles sont composées de figures linéaires de façon à être attribué à l’armorial linéaire. La plupart parmi elles n’ont pas de signification particulière. Certaines figures sur les armoiries des nobles lituaniens sont issues de l’ancienne religion et il se peut qu’elles aient porté un sens magique auparavant. Il est probable que l’héraldique lituanienne comporte plusieurs reliques des anciennes croyances. Les armoiries des petits seigneurs représentent souvent le gibier, on y rencontre par fois des engins de guerre. Au XVIIIe s. il subsiste peu d’anciennes armoiries lituaniennes n’ayant subi aucune transformation.

Un autre groupe de blasons des nobles de Lituanie est constitué des armoiries polonaises. L’héraldique polonaise présente des particularités spécifiques. En Pologne le même blason appartient à plusieurs voire des dizaines et des centaines de familles souvent n’ayant pas de liens de sang. Presque toutes les armoiries polonaises sont dotées des appellations ou des noms, en plus elles ont des devises de guerre. Les devises présentent les noms sonores des blasons. Certains noms des armoiries ont des origines patronymes, ils signifient le nom d’une personne, son prénom ou son surnom. D’autres armoiries ont une provenance topographique, leurs noms désignent le lieu d’origine de leurs propriétaires. Il y en a qui portent le nom des figures représentées sur son écu ou son heaume. Encore un groupe se forme d’après les devises de guerre. Les origines des autres noms restent inconnues.

En 1413 la première adoption en groupe a lieu en Horodlo: 47 familles lituaniennes acceptent des armoiries polonaises. Parmi ces personnes se trouvent les plus hauts dignitaires de l’État: voïvodes, chanceliers et d’autres dont les noms nous parviennent uniquement par le traité de Horodlo. Certains blasons appropriés ne subsistent non plus. Du XVe à la première moitié du XVIe s. les nobles lituaniens, en acceptant les blasons polonais, renoncent souvent à leurs noms, changent légèrement les figures des armoiries, colorent différemment le champ de l’écu, ornent  son heaume de 3-5 plumes d’autruche. De telle façon il apparaît plusieurs espèces lituaniennes des armoiries polonaises. Jusqu’au milieu du XVIe s. les blasons polonais sont en général utilisés par l’élite de la noblesse, tendis que la moyenne et la petite noblesse conserve les anciens symboles lituaniens linéaires.

Une autre espèce des armoiries présente en Lituanie sont les armoiries venues d’ailleurs. Celles-ci ne sont pas nombreuses. Elles appartiennent le plus souvent aux étrangers emménagées en Lituanie et ayant obtenu la citoyenneté lituanienne: allemands, italiens, hongrois, écossais, russes et d’autres. L’héraldique des étrangers pénétrée des traditions locales ne laisse pas d’impacte sensible sur les blasons lituaniens.  Ces armoiries ne sont ordinairement utilisées que par les familles emménagées. Une part des blasons étrangers n’échappe pas à l’influence de l’héraldique locale.

Renaissance de LBKS

En 1993 naît le mouvement de renaissance des boyards. C’est la deuxième tentative de réhabiliter le nom de boyard, bien que ce titre ne soit utilisé depuis longtemps.

L’idée de restitution de l’union des boyards naît chez le médecin J. Stankus à la fin de l’année 1993. Il remarque la diffusion des principes hédonistes et essaie de trouver un essor pour un mouvement qui puisse faire face au pragmatisme de la société et qui s’appuie sur les principes spirituels est sur le passé de la Lituanie. L’idée de l’association consiste à rétablissement de la dignité nationale de l’État lituanien. Le premier pas devait être fait par les citoyens nobles qui étaient sensés de garder les allures de dignité. En 1993 dans un site électronique se retrouve un de ses articles déclanchant  les premières réactions des descendants des nobles. Le premier a fait signe le comte Maiklas Zubrickis de la Nouvelle Zélande. Ces ancêtres lituaniens des alentours de Subacius avaient reculés avec l’armée de Napoléon. Les descendants des nobles lituaniens sont dispersés partout : en Nouvelle Zélande, en Australie, en Malaisie, en Afrique, au continent de l’Amérique, en Angleterre etc.

Le 24 avril 1994 la progéniture des nobles éparpillés dans le monde s’unit en organisation non politique, l’Union Royale des Boyards de la Lituanie. Le 23 avril l’assemblé de reconstitution  de la communauté des boyards lituaniens a lieu. Jonas Stankus est élu président de la communauté. En ce moment elle compte 2000 membres ayant prouvé sur base des documents son origine noble suivant la lignée paternelle et maternelle.

Légitimation

Chaque véritable membre de l’Union Royale des Boyards de la Lituanie doit posséder les pièces prouvant  sa noblesse, les légitimations. Tout citoyen de la République Lituanienne ou de l’étranger, qui est un descendant directe des boyards lituaniens du Grand- duché de Lituanie ou ayant vécu en Lituanie jusqu’à 1918 peut se faire légitimer suivant  la lignée paternelle ou maternelle, s’il a au moins 18 ans. Les descendants des personnes auxquelles la noblesse est concédée après 1773 pour les mérites au régime d’occupation, n’ont pas le droit d’héritage du titre nobiliaire. Le mari boyard légitimé a le droit de transmettre son titre à son épouse légitime et à ses enfants nés en alliance légitime. En cas de rupture de l’alliance, l’ancienne épouse du boyard est privée du droit de transmission de la noblesse à se enfants nés en d’autres unions.

Chaque personne soumettant ses documents à la légitimation doit en prouver l’origine noble de ses aïeux, ses armoiries, fournir un court aperçu historique de sa famille, de même que prouver le lien du sang avec son dernier ancêtre dont la noblesse est confirmée par les documents d’archives. Le dossier de légitimation comporte les documents suivants :

  1. Demande de légitimation et d’entrée à l’Union Royale des Boyards de la Lituanie pourvu de photos 3.5 x 4.5 cm., d’une forme établie
  2. Courte description de la famille.
  3. Copie du passeport (pages 32- 33).
  4. Schéma généalogique de la famille.
  5. Certificat de naissance du candidat.
  6. Certificat de mariage du candidat.
  7. D’autres certificats de naissance, de mariage, de décès prouvant le lien de parenté du candidat avec le dernier ancêtre dont la noblesse est confirmée par un document d’archives (jusqu’à la quatrième génération).
  8. Documents d’archives sur l’origine de la famille (originales ou copies), établis par des organismes de classes, prouvant les origines nobles et les armoiries.
  9. Image colorée des armoiries de la famille et leur description.
  10. D’autres documents éventuels relatifs aux preuves de la noblesse  soumis au gré du candidat.
  11. Accord écrit pour l’utilisation des documents d’archives au cas où ils sont délivrés non à la personne en cours de légitimation.
  12. Liste des documents compris dans le dossier: table des matières, pages indiquées.

Étant donné que la noblesse est transmise, les enfants et les petits enfants ne peuvent se faire légitimer si leurs parents ou leurs grands parents vivants ne se sont pas fait légitimer. En cas où ceux- ci sont décédés, il est obligatoire d’incorporer dans les dossiers les certificats de leur décès. En cas où c’est la conjointe qui se fait légitimer selon son conjoint, elle fournit les documents du dossier de son mari. L’union veille rigoureusement à l’ordre établi. Il est obligatoire de fournir tous les documents indiqués ci- dessus, en cas contraire la noblesse n’est pas reconnue.

Activité  de l’Union des Boyards (LBKS)

Depuis la reconstitution de son activité l’Union a atteint deux objectifs: elle a réhabilité le nom de boyard devant la société en accueillant de l’autorité et a élargi ses rangs.

La communauté organise souvent des rencontres avec des organisations internationales, les membres de l’union  ont recours aux spécialistes des musées, de l’héraldique, aux historiens. Les boyards de l’arrondissement de Kaunas reçoivent  des consultations sincères et qualifiées de la part des employées du musée de la guerre Vytauto Didziojo. Grâce à leur aide les nobles ont organisé une exposition «les ducs Radvilos et leurs activité dans le Grand- duché de Lituanie» ainsi qu’une conférence consacrée au sujet de l’activité guerrière des boyards lituaniens.

L’union organise les fêtes de couronnement de Mindaugas destinées aux journées d’État. Dans ces commémorations assistent les hôtes de Lituanie  et de l’étranger, on y accomplit les cérémonies de remise des actes de noblesse. Chaque année au mois de juin les nobles se réunissent dans l’écurie de Riese pour faire de l’équitation. Ils se réunissent souvent dans le château de Trakai pour commémorer les dates importantes pour la noblesse.

Le programme de l’activité de la communauté prévoit l’activité pour toute l’année: patronage des écoles lituaniennes dans la région de Vilnius, inspection de l’état des demeures, édition du livre «Manoirs de la Lituanie». Le programme est élaboré pour chaque année. Actuellement on se prépare à la diète extraordinaire qui aura lieu au printemps 2005.

Les ouvrages édités par LBKS

Hors l’action sociale l’union s’occupe de l’édition. En 2000 l’Union Royale des Boyards de la Lituanie a fait éditer le livre «Les descendants des boyards lituaniens». L’avant- propos du livre est réalisé par Jonas Stankus. Les tours d’horizon sont présentés par l’historien Mecislovas Jucas («Les nobles lituaniens») et le spécialiste de l’héraldique Edmundas Rimsa («les armoiries des nobles en Lituanie»).

L’ouvrage fournit également les données historiques et biographiques de plus de 130 descendants des familles nobles ainsi que leurs armoiries. La liste des descendants de LBKS, ayant reçu  les actes de reconnaissance de leur noblesse délivrés par le conseil de légitimation de LBKS de 1995 à 1999, y est imprimée.

L’œuvre est destinée à apprendre à la société combien de descendants des nobles il subsiste en Lituanie et à inciter ainsi à chercher les racines de sa famille. En ce moment l’ouvrage est soumis à la commission de rédaction en vue de corriger les fautes faufilées et de préparer sa deuxième édition complétée et perfectionnée.

L’Union Royale des Boyards  de la Lituanie fait paraître le magasine «Le boyard lituanien». 9 numéros du magasine sont déjà publiés.

Dans le passé les nobles ont sensiblement contribué à la création du patrimoine culturel de la Lituanie. Ils ont fait construire des églises paroissiales et monastiques, y ont fondé des écoles, ont supporté l’université des jésuites de Vilnius, ont recueilli des bibliothèques. Les nobles ont fait construire des manoirs et décoré leurs intérieurs, ils ont fait planter des parques. De même ils ont apporté leur soutien aux plus beaux monuments d’architecture baroque. Mykolas Kazimieras Pacas a fait élever l’église Sts Pierre et Paul à Vilnius, Kristupas Pacas a procédé à la réalisation de l’ensemble du monastère de Pazaisliai, Valaviciai à celui de Tytuvenai. Les palais et les manoirs du milieu du XVIIe s. ont été érigés par les Radvilos à Birzai, par les Tiskeviciai à Uzutrakis, à Lentvaris, à Astravas, à Kretinga, à Palanga, par les Oginskiai à Plunge, par les Gelgaudai à Panemune, par les Sieciskiai à Siesikai, par les Komarai à Baisiogala, par les Ropai à Pakruojis, à Seduva, à Raudondvaris et plusieurs d’autres.

De nos jours l’Union Royale des Boyards de la Lituanie, l’organisation publique culturelle et éducative promouvant la renaissance spirituelle de la population lituanienne, appuie l’État lituanien démocratique indépendant et indivisible. Elle a pour but l’expansion de l’activité désintéressée au service de la société, l’implantation du respect devant le passé de la Lituanie, devant la langue et la civilisation lituaniennes. Elle poursuit l’activité de la Communauté des boyards lituaniens ayant fonctionné de 1928 à 1940. L’organe suprême de l’Union royale des boyards de la Lituanie est la diète convoquée tous les deux ans. Celui-ci élit le sénat, le conseil de légitimation, la commission de révision, le tribunal d’honneur des nobles. Les départements de l’Union Royale des Boyards de la Lituanie fonctionnent dans les arrondissements de Kaunas, de Klaipeda, de Panevezys, de Siauliai, de Taurage, de Telsiai, de Vilnius. L’Union rassemble  les descendants des nobles non seulement en Lituanie, mais aussi dans d’autres pays du monde.

Le 29- 30 mai 2004 se commémorait le dixième anniversaire de l’Union Royale des Boyards. À cette occasion le panorama des œuvres accomplis et futurs a été présenté, et le nouveau président a été élu. Undine Nasvityte qui avait assumé la fonction (de 2000 à 2002), a été remplacée par Kestutis Ignatavicius. Il est nommé  pour la durée deux de ans.

En dépit de 50 ans d’occupation, d’humiliations et d’exiles les nobles lituaniens demeurent fidèles à leur devise venu du quatorzième siècle: «Vérité- Honneur- Respect» (Veritas- Honorre- Respectum).

Par l’arrêt du gouvernement de 2003 LBKS devient également héritière des biens de la communauté. En guise de récompense pour les possessions nationalisées, l’union a récupéré l’ancien palais de Tiskeviciai, qui est transformé en palais des Nobles.

LBKS a mis en place un site sur Internet http://www.bajorusajunga.lt en lituanien et en français, elle diffuse sur Internet un journal en anglais : http://www.bajorusajunga.lt/en/newsletter8.html , les membres abonnés résidant à l’ étranger reçoivent le journal électronique 4-5 fois par an. Le site Internet tâche de refléter la vie d’aujourd’hui des descendants des boyards renés en même temps que l’indépendance de la Lituanie et en 1994 ayant fondé l’Union Royale des Boyards de la Lituanie.

De nos jours les descendants des nobles ne possèdent ni châteaux ni manoirs, mais à l’instar de leur aïeuls ils mettent leurs efforts pour participer à la vie publique, pour mener l’action humanitaire et pour éduquer la génération montante dans l’esprit de l’altruisme et de probité. Bien que les boyards actuels ne puissent pas ériger d’églises, d’hôpitaux, d’écoles comme leurs prédécesseurs, ils peuvent néanmoins être philanthropes, distribuer l’aide humanitaire, s’engager dans l’action éducative.

L’objectif essentiel de l’union des boyards consiste à favoriser la renaissance spirituelle des habitants de la Lituanie, leurs respect et leur amour pour l’histoire, pour la langue et pour la civilisation lituaniennes. Le nombre des gens intéressés par leur généalogie augmente continuellement et dans les vieilles archives des documents ils découvrent souvent que leurs ancêtres étaient des nobles. Pourtant ce n’est pas le plus important, ce qui est intéressant c’est retrouver tout simplement son arbre généalogique et de savoir qui étaient et à qui aspiraient tes ancêtres.

Sigita Gaspadaviciene, armoiries Vautour  (Jastrzebiec),

historienne, généalogiste, membre du conseil de légitimation de LBKS

Audrone Musteikiene, armoiries Pogonia,

Sénateur de LBKS, membre du conseil de la région de Vilnius,

Administratrice du site Internet

Traduit par Ruta Beltyte